5 métiers du numérique dans les zones rurales du Niger
Depuis bientôt dix ans, on assiste à une métamorphose du milieu rural nigérien. La raison : les technologies de l’information et de la communication ( TIC ) qui ont fait irruption et, avant tout, le téléphone mobile bien sûr. Alors que l’essentiel de la population vit avec moins de deux dollars par jour, nous allons voir comment certains se débrouillent pour générer un peu de revenu.
Quels sont les métiers du numérique que l’on voit dans les zones rurales du Niger ?
Les métiers du numérique, ce sont tous les métiers liés, de près ou de loin, aux outils informatiques. Il peut s’agir du développement d’un jeu vidéo ou du remplacement d’un écran de smartphone. Mais en ce qui concerne les villages du Niger, nous sommes un peu éloigné de certains métiers qui nécessitent vraiment des compétences très avancées. L’essentiel des métiers que nous allons découvrir dans ce billet consistent essentiellement à l’assistance à l’exploitation et à la maintenance du téléphone mobile. Présentation.
1- Le transfert de fichiers multimédias
C’est, je pense, l’un des plus rentables des métiers du numérique au Niger. En tout cas, pour ce qui est des zones rurales. Dans beaucoup de villages, il n’y a aucun ordinateur. Ceux qui transfèrent les fichiers font le tour des marchés hebdomadaires accompagnés de leurs machines.
Compter environ 25 à 50 FCFA (0,03 à 0,07 centimes d’euros) le fichier audio ou vidéo. Ces derniers restent évidemment les fichiers les plus plébiscités, surtout avec l’avènement des téléphones embarquant des microSD qui offrent un espace de stockage de plus en plus important.
Mais il faut noter que, dans la plupart des cas, le commerce de ces fichiers est totalement illégal. En effet, les musiques et les films sont généralement protégés par des droits d’auteur. Droits que le vendeur ne possède pas ; d’ailleurs, le plus souvent, ce dernier ignore même qu’il est dans l’illégalité !
2- La recharge électrique de batteries de téléphones
Avec un taux de couverture en électricité extrêmement faible (14,3% en 2014), les villageois sont obligés de se débrouiller comme ils peuvent pour recharger leurs téléphones.
En général, il y a au moins une personne dans le village qui dispose d’un système de recharge multiprises, lié à une batterie de voiture ou de camion. Le coût de la recharge d’une batterie de téléphone oscille entre 50 et 100 FCFA (0,07 à 0,15 centimes d’euros).
3- La recharge de crédit téléphonique
Au Niger, le taux de bancarisation est assez faible (4,89% en 2015), d’ailleurs il est presque nul dans les zones rurales. De ce fait, et du fait que la population sur place reste encore fortement analphabète, les opérateurs ont mis en place un système de recharge de crédit téléphonique prépayé. Il suffit juste que le client se rende au point de vente et communique son numéro de téléphone. Le vendeur transfert le montant et reçoit une commission en contrepartie. Dans les villages, les transferts de crédit commencent à partir de 50 FCFA.
4- La maintenance téléphonique
Dans les villages, les réparateurs de téléphones mobiles on plutôt la cote. Et ce, malgré le fait qu’ils soient de plus en plus incapables de réparer certains modèles à cause de la miniaturisation des composants… Mais, comme un grand nombre de personnes utilisent encore des téléphones assez anciens, à l’architecture simpliste, l’entretien devient d’un coup moins fastidieux !
Comme je l’ai déjà expliqué dans cet article, si vous voulez remplacer l’écran, le micro ou toute autre partie de votre téléphone, vous trouverez à coup sûr un réparateur. Mais attention, les meilleurs réparateurs ne sont là que les jours de marché hebdomadaire 😉
5- La vente d’accessoires pour téléphone
La vente d’accessoires est aussi très développée. Ainsi, il n’est pas rare de croiser un nomade reconverti en vendeur ambulant d’accessoires pour téléphone mobile. Et autant dire qu’ils sont assez sollicités puisque les villages sont inondés de produits contrefaits de très mauvaise qualité. Chargeurs, écouteurs et autres câbles électriques sont régulièrement hors services et doivent être remplacés.
La photo ci-dessus montre comment les accessoires sont exposés aux clients dans un marché hebdomadaire. Il faudrait retenir que, dans les zones rurales, ces métiers ne sont pas du tout réglementés par l’État, d’où le manque de professionnalisme des villageois.
Voilà, nous sommes à la fin de l’article, j’espère vous avoir montré une nouvelles facette du monde rural nigérien. Un monde très marginalisé mais qui essaie de s’adapter malgré tout.
Commentaires