Autocomplétion dans Google Suggest: qu’en pensez-vous?

Article : Autocomplétion dans Google Suggest: qu’en pensez-vous?
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21 décembre 2016

Autocomplétion dans Google Suggest: qu’en pensez-vous?

Lorsqu’on a rien à faire un soir, on se dit « tiens, je vais taper ce mot dans Google! ».
En « googlant », comme on le dit pas assez, vous tombez sur des résultats souvent inattendus. «Googler» est d’ailleurs devenu un véritable hobby pour celles et ceux devenus accros à la sérendipité. Surtout lorsqu’on sait que Google a rendu la chose encore plus savoureuse en y intégrant, depuis 2008, un algorithme d’autocomplétion. Cet algorithme suggère des résultats en même temps que vous tapez un mot dans l’espace de recherche. Les termes suggérés apparaissent alors en caractères surlignés que vous pouvez sélectionner.

Google est un système fortement « corrélationniste », c’est-à-dire capable d’interagir avec de gigantesques masses de données dans un intervalle de temps relativement court. Des centaines de millions de fois plus alerte qu’un cerveau humain, Google peut même s’offrir le luxe de corriger vos fautes d’orthographes en temps réel. Alors même qu’il traite 63 000 autres recherches, simultanément avec la vôtre, toutes les secondes.
Pour l’année 2016, Google devrait avoir traité un peu plus de 2000 milliards de requêtes. (Source: Search engine land).

Quid de cette autocomplétion ?

C’est clair que Google contribue beaucoup à la vulgarisation et au partage de l’information dans le monde. Cependant en chacune des œuvres humaines réside un semblant d’imperfection. Alors en tant qu’africain et fidèle utilisateur de ce moteur de recherche, j’ai essayé de savoir ce que celui-ci pensait de nous. J’ai donc tapé la phrase suivante : « les africains sont », et j’ai eu la joie de contempler ces merveilleuses suggestions:
Suggestion de Google pour
Si certains des articles que j’ai consulté ne paraissent pas bien méchants, d’autres le sont. Évidemment d’autres suggestions toutes plus ahurissantes les unes que les autres existent avec une panoplie de termes de recherches.
Il faut savoir néanmoins que Google n’est aucunement responsable des contenus qu’il indexe. Mais c’est le fait qu’il suggère de consulter en premier de tels articles qui peut faire tiquer.
Aussi, ces suggestions sont basées sur un certain nombre de critères et de conditions en rapport avec le nombre de clics. Et qui dit « nombre de clics » dit aussi «nombre de visiteurs » qui peuvent souvent se traduire par « nombre de clients potentiels ».

En termes plus clairs cela signifie que certaines entreprises, souvent sans le savoir, cautionnent ces types de liens en finançant des annonces publicitaires sur ces pages. Comme le propriétaire du site est payé au clic, il n’hésite pas à publier des billets chocs pour générer un maximum de trafic. Je pense que Google a quand même largement les moyens de vérifier qui fait quoi, , quand et comment. Il peut donc « normaliser » certaines pratiques, comme ce fut le cas il y a quelques années avec le référencement.

La recherche c’est Google, et Google c’est la recherche

De Calico qui se fixe pour objectif de tuer la mort, en passant par Deepmind qui veut résoudre l’intelligence, la holding Google Alphabet est plus que jamais un titan du monde de la recherche.
En moins de vingt ans, Google (désormais une filiale d’Aplhabet) est devenu une sorte de vieux sage prodiguant conseils et solutions à nos moindres problèmes. En tant que saharien, j’ai appris à faire, correctement, mon premier turban grâce à un tutoriel glané sur Google… la honte 😮
C’est justement ce degré d’instantanéité et de fiabilité dans le traitement des recherches qui a séduit nombre d’internautes qui ont définitivement fini par adopter cet outil.

Les algorithmes de Google sont certes dotés d’un certain niveau d’entendement, mais Google doit songer à ajouter de l’éthique à cette intelligence. Nous vivons une époque où l’humanité n’a jamais été aussi unie dans les luttes qu’elle mène pour un monde meilleur. Des activistes, des humanitaires, des penseurs luttent quotidiennement contre le racisme, l’antisémitisme, et d’autres inégalités.
Il serait dommage, en cette ère du numérique, que Google crée cette forme de contre-courant à même d’annuler d’importants efforts.
Aujourd’hui, un lecteur sur le web lit en moyenne 100 000 mots par jours environ (Source vidéo: Mooc Rue89). Il devient d’un coup logique de craindre qu’il devienne, un jour où l’autre, influençable par une information incorrecte ou négative. Et malheureusement, beaucoup d’internautes qui piochent une information sur ce site acceptent et défendent même parfois sa véracité.

Y a-t-il eu des plaintes aux sujet de cette autocomplétion ?

Plusieurs fois Google a été obligé de retirer certaines suggestions de son moteur de recherche. La dernière en date concerne les autocomplétions en anglais lorsque vous tapez ces termes : « are women » (les femmes sont), « are Jews » (les juifs sont), « are Muslims » (les musulmans sont). Je vous laisse imaginer les suggestions de Google concernant ces requêtes… Vous pouvez lire l’article publié sur le site du Gardian ici (en anglais).
Au bout de quelques jours, Google a évidemment retiré toutes les suggestions sur ces mots mais uniquement en anglais apparemment.
À la communauté francophone donc de se mobiliser contre les suggestions offensantes dans sa langue.

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