Réalité virtuelle : quel intérêt pour l’Afrique ?

Article : Réalité virtuelle : quel intérêt pour l’Afrique ?
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3 octobre 2016

Réalité virtuelle : quel intérêt pour l’Afrique ?

Réalité virtuelle, réalité augmentée ou vidéo 360 ?

Évidemment il faudrait commencer par tirer au clair toutes ces notions.

  • La réalité virtuelle, c’est lorsqu’une image, qui semble réelle, est en fait simulée par un ordinateur. Cette expérience devient encore plus réaliste quand vous portez un visiocasque. En effet, vous êtes immergé dans un monde créé de toute pièce, dans lequel vous pouvez expérimenter beaucoup de choses.
  • La réalité augmentée permet d’ajouter des éléments virtuels dans le monde réel. Un peu à la Pokémon Go, un opposant peut par exemple jaillir du plafond de votre chambre tout en criant « j’ai gagné les élections! » 😀
    C’est ce que propose le Projet Tango de Google, ou le casque HoloLens de Microsoft.
  • La vidéo 360 est une vidéo immersive, vous pouvez regarder dans toutes les directions. Cela fonctionne autant avec un casque qu’avec un écran d’ordinateur ou de smartphone.
    Pour vous déplacer sur l’écran de ce dernier, il suffit de glisser votre doigt dans la direction souhaitée.

Comment une réalité peut être virtuelle ?

En anglais, le mot « virtual » (dans Virtual Reality) signifie « quasi », donc la réalité virtuelle est une « quasi-réalité ». D’ailleurs même en français, l’expression « Réalité Virtuelle » n’est pas considérée comme un oxymore.
En effet, pour le dictionnaire français, « réalité » ne s’oppose pas à « virtuel » mais à « fiction ». Certains auteurs ont aussi rappelé que le contraire de « virtuel » est «actuel » et non « réel ». Cependant, en bon français, il aurait été plus sage de parler d’une «virtualité réaliste».

Quels peuvent être les intérêts pour l’Afrique ?

En dehors du jeu vidéo immersif, les usages de la réalité virtuelle sont multiples.
D’un point de vu éducatif elle peut, par exemple, pallier les problèmes liés à la qualité de l’enseignement dans les universités africaines. Les visiocasques permettent en effet de créer un monde visuel, sonore, tactile, et même olfactif. Des étudiants peuvent, ainsi, apprendre l’anatomie avec des images de synthèse qui peuvent être manipulées. L’intérêt est que l’on n’a plus besoin de construire d’énormes amphithéâtres suréquipés mais aussi surpeuplés. L’étudiant peut suivre des cours avec des professeurs renommés sans avoir à se déplacer. Il lui faut juste disposer d’un ordinateur ou d’un smartphone et d’un casque de réalité virtuelle.

D’un point de vue médical, les avantages pour l’Afrique peuvent être considérables. Manquant cruellement de spécialistes, le processus de formation pourrait s’améliorer. Des interventions chirurgicales téléguidées grâce à des robots comme Da Vinci, pourraient être fréquentes. Ce robot permet de réaliser des opérations alors même que l’équipe chargée d’opérer le patient se trouve à des milliers de kilomètres.

La réalité virtuelle aide aussi dans la guérison des addictions, des phobies, des troubles bipolaires, etc. qui sont des affections assez mal connues sur le continent.

Finalement cette technologie n’est pas si « virtuelle » que ça, puisqu’elle apporte de vraies solutions à de vrais problèmes. Elle pourrait même contribuer à mieux former les chauffards camerounais 🙂

Comment cela sera-t-il possible sur le continent?

En Afrique, ce n’est pas tant l’usage qui pose problème mais l’accessibilité aux technologies. Nombreuses sont les technologies fonctionnelles ailleurs mais pas au sud du Sahara. Je crois que le développement de cette partie du monde sera de toute façon lié à l’économie numérique. On dit souvent « ceteris paribus » (toutes choses étant égales par ailleurs). Donc je pense, par ailleurs, que ces technologies numériques qui transformeront notre économie, bouleverseront aussi la politique africaine sur plusieurs volets.
Nos autorités feraient mieux de ne pas louper le virage vers ces technologies. Des efforts doivent être consentis aussi bien par les institutions gouvernementales que par les citoyens dans la création d’infrastructures numériques solides, performantes et compétitives. Autrement, nous devrions nous adapter à un changement dont on ne s’est pas suffisamment préparé.
Chers africains! Si vous ne faites pas du numérique, c’est le numérique qui va vous faire.

J’espère surtout que la réalité virtuelle ne connaîtra pas le sort de la télévision 3D. Le bref succès de cette dernière est, d’une part, dû au fait que les développeurs d’applications et de contenus ne s’y étaient pas beaucoup intéressés.
Pour le moment la réalité virtuelle connait un certain engouement auprès de géants tels que Facebook avec l’Oculus Rift, Microsoft avec HoloLens, Samsung avec le Gear VR, HTC avec le HTC Vive ou Sony avec la Playstation VR.

Même si ces casques ne sont pas accessibles à toutes les bourses, sachez que Google a pensé à ceux qui, comme moi, n’ont pas de poches 😉
Eh oui! Désormais, vous pouvez vous-même fabriquer votre Google Cardboard. Un petit casque grâce auquel vous plongez dans un monde virtuelle en insérant votre smartphone. Si vous voulez en concevoir un, voyez par ici (En anglais).
Vous êtes obsédé par la précision? Alors téléchargez la documentation complète fournie par Google 🙂

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Commentaires

Barat Pierrette
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Toujours aussi intéressant de lire tes articles; j'en apprends un peu plus à chaque fois même si je ne comprends pas tout.
Il faut que j'aille voir les liens car ils sont nombreux et c'est ce qui rend ton travail intéressant.
Tu m'étonnera toujours alors que, dans ton pays, l'accès à internet n'est pas évident et coûte cher.
Une fois de plus félicitations.

Ousmane Mamoudou
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Merci pour tes encouragements! ça fait plaisir :-)